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Pourquoi les Assises Nationales ?
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Les Assises Nationales
Pourquoi les Assises Nationales ?
Ces Assises ne sont pas conçues comme une conférence nationale souveraine déguisée.
Il ne s’agit pas non plus d’une entreprise de subversion, ni d’un complot.
CONTEXTE
Tout le monde sait que le Sénégal traverse une période difficile de son histoire. Dans la plupart des domaines de la vie nationale, les fruits de l’alternance démocratique n’ont pas tenu les promesses des fleurs du 19 mars 2000. Aux contentieux politiques d’ordre institutionnel ou électoral viennent s’ajouter les difficultés croissantes de la vie quotidienne, dominées par une misère et un chômage endémiques, une inflation galopante et des pénuries de toutes sortes.
Face à cette crise multidimensionnelle aux conséquences imprévisibles, l’inquiétude et le désarroi se répandent, tandis que chacun s’interroge avec perplexité sur l’avenir.
L’acuité des problèmes de survie du plus grand nombre et l’accumulation des périls à l’horizon, exigent de l’ensemble des forces vives du pays une réflexion collective, une mobilisation massive et une action pacifique mais résolue.
JUSTIFICATION
Tous, ensemble, nous devons nous poser la question de savoir : où va le Sénégal ?
Notre opinion est que le pays se trouve dans une impasse et notre choix est de lui éviter des convulsions douloureuses ; de tenter de l’en sortir par le dialogue, qui est plus conforme à nos traditions, à notre culture, à notre civilisation.
Or, aujourd’hui, au Sénégal, le dialogue social avec le pouvoir est rompu ou de piètre qualité et le dialogue politique inexistant.
Certains opérateurs économiques nationaux crient leur marginalisation et réclament toute leur place dans notre tissu économique, dans l’attribution des marchés publics, dans le capital des entreprises stratégiques. Mais, le pouvoir fait la sourde oreille !
D’autres réclament la tenue d’un Forum Economique qui serait un moment d’échanges et de propositions pertinentes pour mieux aider notre pays à sortir de l’ornière. Seul le silence leur répond.
Des acteurs du monde rural souhaitent, depuis quatre ans, la tenue des Etats Généraux du monde rural (agriculture, pêche, élevage, foresterie) et, à ce jour, ils se demandent encore comment se faire comprendre. La dégradation accélérée de l’environnement et la gestion prédatrice des ressources naturelles préoccupent au premier chef les écologistes, qui se heurtent à un mur d’indifférence.
Des organisations de la société civile, de travailleurs et du patronat réclament une amélioration significative de la gouvernance du pays, la transparence dans la gestion des affaires publiques. Il leur a fallu des années pour se faire entendre partiellement, grâce à l’appui des bailleurs de fonds intéressés, et obtenir un nouveau code des marchés. Cependant, aujourd’hui encore, certains parmi eux en sont à déplorer « le retard à la mise en place des structures d’accompagnement de l’entrée en vigueur de ce code ».
Des associations de travailleurs réclament l’organisation des assises de l’action sociale, pour définir une démarche appropriée face aux phénomènes sociaux qui déchirent ou transforment négativement notre tissu social ; ils ne reçoivent en retour que leur propre écho.
Des syndicats du secteur énergétique trouvent qu’il est impératif de tenir des concertations avec tous les acteurs concernés, pour avoir de nouvelles orientations stratégiques dans leur domaine, où les difficultés sont évidentes, récurrentes ; mais ils ne reçoivent aucun signal favorable. L’énergie est de plus en plus inaccessible aux ménages et aux entreprises de toutes dimensions, le pouvoir se contentant, en la matière, d’improvisations dont tout le monde souffre.
Des organisations syndicales demandent à être écoutées, parce qu’elles ont des idées pour la défense et la viabilité du service public dans le domaine de l’énergie, de l’eau de l’assainissement, de la communication, de la justice, de la poste, de la santé et de l’éducation. En vain.
Les centrales syndicales, toutes sensibilités confondues, confrontées à l’inflation galopante et à la dégradation des conditions de vie des travailleurs, des associations de consommateurs, les citoyens de manière générale n’arrivent pas à trouver le moment, le lieu, l’interlocuteur et les modalités appropriés pour expliquer leurs propositions de défense ou d’amélioration du pouvoir d’achat des Sénégalais et les mesures susceptibles de mettre un terme aux pratiques néfastes de corruption et de spéculation, visant notamment les modalités d’application de la loi sur «la concurrence et les pratiques déloyales ».
L’Etat prétend injecter 40% du budget national dans le secteur de l’éducation, ce que des organisations d’enseignants contestent. Tout le monde, il faut le dire, s’interroge sur la véracité de cette assertion et, pire, personne ne constate les bons résultats que le pays est en droit d’attendre d’une telle dépense budgétaire. Périodiquement, l’année scolaire est sauvée in extremis.
Pourquoi est-il si difficile au pouvoir de se concerter avec les acteurs concernés de l’école, de partager avec eux toutes les informations et de créer avec eux un système de suivi transparent capable de donner à une telle allocation de ressources l’efficacité et l’efficience requises ?
Des retraités demandent sans succès des journées d’étude sur leur situation et sur celle de leur institution, tandis que d’autres corporations attendent toujours la formalisation de leurs statuts (gardiens, gens de maison, etc.). Quant aux mutilés de guerre, en dépit de leurs multiples sacrifices consentis à la nation, leurs revendications demeurent insatisfaites.
La situation de « ni guerre ni paix » en Casamance préoccupe tous les Sénégalais de l’intérieur comme de l’extérieur, ainsi que toutes les forces politiques et sociales du pays. La démarche choisie aujourd’hui par le Chef de l’Etat est une vraie nébuleuse qui écarte certaines composantes de la nation, pourtant en mesure d’apporter d’utiles contributions, dans la transparence et le désintéressement, à la résolution définitive de cette tragédie. Mais, il se dégage l’impression fâcheuse que cette paix n’est pas une priorité et que c’est le pourrissement de la situation qui est recherché, pour on ne sait quelle obscure raison.
Des voix s’élèvent pour défendre la laïcité, pour exiger que l’Etat soit équitable dans ses relations avec les religions ou avec les confréries. Apparemment leur discours est mal reçu par le pouvoir, qui ne leur accorde ni attention, ni considération.
Les médias publics sont plus que jamais monopolisés par le pouvoir d’Etat et, de ce fait, handicapés pour jouer leur rôle dans le traitement objectif des informations et dans la confrontation d’idées. Ce qui les prive donc d’une participation pleine et entière à la démocratisation de notre société, corollaire du dialogue politique, social et culturel, qui doit être permanent.
Des journalistes du secteur privé se voient agressés dans l’exercice de leur métier et conduits manu militari au tribunal, pour délit d’opinion, ou plutôt crime de lèse- majesté !
Des intellectuels et écrivains, qui éveillent et alertent l’opinion sur certaines tares du pouvoir, sont victimes de la censure, menacés de mort ou traînés devant les tribunaux.
Au niveau politique, c’est également l’impasse. Depuis les élections présidentielles de 2007, le dialogue politique est suspendu. Cette situation entretient au niveau politique une véritable tension. En effet, le contentieux politique persiste persister et le Sénégal d’avant l’Alternance a souvent eu l’intelligence de lui trouver un traitement approprié.
Notre histoire récente est pourtant si riche d’expériences qui ont montré, indubitablement, que le dialogue politique et social est indispensable à la bonne marche des sociétés, à la paix civile, à la stabilité du pays et au bon fonctionnement de la démocratie.
Le Sénégal a connu, dans le passé, des concertations sectorielles avantageuses qui ont permis à l’Etat et aux acteurs politiques et sociaux de trouver des solutions, aux problèmes difficiles qui se posaient à des moments donnés, ou aux contentieux qui les opposaient. On peut citer par exemple les Etats Généraux de l’Education et de la Formation en 1981 ou les concertations qui ont donné lieu au Code électoral consensuel de 1992. En ces deux occasions, notre pays a su trouver le courage et la volonté de se regarder en face, d’identifier ses problèmes et de les affronter en trouvant des solutions consensuelles qui se sont révélées viables et même novatrices.
Plus récemment, d’autres initiatives analogues ont été prises tant par des partis politiques que par des associations non partisanes : Rencontres Citoyennes, Pacte Républicain, Assises Citoyennes, notamment.
C’est à la lumière de ces expériences antérieures positives, face à la crise globale et multiforme que traverse le pays, que nous proposons la convocation d’Assises nationales, comme solution concertée de sortie de crise.
LES OBJECTIFS
L’objectif général de ces Assises nationales est de trouver une solution consensuelle globale, efficace et durable à la grave crise multidimensionnelle (éthique, politique, économique, sociale et culturelle) qui sévit dans le pays.
Les objectifs spécifiques sont les suivants :
Dresser l’état de la situation nationale,
proposer des réponses appropriées aux urgences et priorités (politiques, économiques, sociales, culturelles et sportives) du présent et du proche avenir,
bâtir un consensus dynamique sur les principes essentiels fondant une bonne gouvernance politique et un Etat de droit, une gouvernance économique de qualité, une gouvernance sociale, culturelle et sportive basée sur des valeurs de progrès,
concevoir les mécanismes d’un dialogue périodique et pérenne au niveau politique, économique, social, culturel et sportif entre, d’une part, le pouvoir et l’opposition et, d’autre part, le pouvoir et les partenaires sociaux etc.
LES THEMES CIBLES
1°) - La gouvernance politique :
La gouvernance institutionnelle,
La gouvernance locale,
Le système démocratique,
Le pluralisme médiatique,
La garantie de l’exercice effectif des droits humains,
La crise casamançaise.
La politique africaine.
La politique extérieure etc.
2°) - La gouvernance économique et financière :
La bonne gouvernance et la transparence,
Les orientations budgétaires,
Les questions économiques etc.
3°)- La gouvernance sociale :
L’accès aux services sociaux de base,
La condition des travailleurs,
L’accès au logement,
Les infrastructures et le transport,
La solidarité avec les couches vulnérables etc.
4°)- Le monde rural et le secteur primaire en général :
L’état des lieux du secteur primaire,
la définition d’une politique agricole, fondée sur l’application de la Loi d’Orientation agro-sylvo-pastorale,
la promotion des unités industrielles de transformation des produits,
la protection des ressources halieutiques,
la sécurité alimentaire etc.
5°)- L’éducation et la formation :
L’état des lieux de la politique d’éducation et de formation,
la réhabilitation de l’Ecole publique,
la restructuration de l’enseignement privé,
l’introduction des langues nationales dans le système éducatif,
la politique de formation professionnelle et technique,
la définition d’une carte universitaire nationale,
la promotion de la recherche fondamentale et appliquée etc.
6°)- La santé
L’accessibilité géographique et financière des soins de santé de qualité,
la redéfinition de la pyramide sanitaire (de la case de santé à l’hôpital),
la valorisation de la médecine et de la pharmacopée traditionnelles,
l’évaluation des performances des programmes nationaux de santé,
questions liées au statut du personnel etc.
7°)- La culture
La promotéoî äes langues nationales,
la valorisation du patrimoine historique et culturel national,
la protection de la diversité culturelle,
la promotion des industries culturelles,
le soutien à la créativité intellectuelle et artistique,
la défense et le développement des`valeurs culture,les africaines etc.
8°)- La jeunesse, l’emploi et l’insertion socioprofessionnelle
L’état des lieux des politiques de jeunesse et d’emploi,
la définition d’une politique hardie de création d’emplois
l’implication des entreprises dans la politique de création d’emplois,
la formation complémentaire pour les jeunes en quête d’emploi,
le système de financement des projets de jeunes etc.
9°)- La dimension genre et la promotion de la femme
L’état des lieux des politiques et programmes destinés aux femmes,
l’analyse de la situation de la femme,
l’identification des obstacles à la promotion de la femme,
la généralisation de l’égalité de genre,
le financement des entreprises initiées par des femmes,
la répression des violences faites aux femmes etc.
10°)- La situation des personnes âgées
L’état des lieux des politiques destinées aux personnes âgées,
l’analyse de la situation des personnes âgées,
l’identification des obstacles à la promotion des personnes âgées,
la revalorisation du rôle des personnes âgées dans la société,
la création de structures de prise en charge des personnes âgées etc.
11°)- Le problème des migrations
La concertation avec les pays d’accueil sur la question des migrations,
l’émigration clandestine,
la gestion des flux financiers générés par les émigrés et leur insertion dans la vie économique nationale,
la représentation des émigrés dans les structures de l’Etat etc.
12°)- Le défi écologique (environnement et développement durable)
La protection des écosystèmes et la lutte contre la sécheresse et la désertification,
la préservation de la biodiversité,
la réhabilitation de notre patrimoine forestier,
la protection des aires marines, des zones maritimes et côtières,
la gestion des ordures et déchets,
la question des énergies renouvelables etc.
13°)- Les questions liées aux sports
L’élaboration d’une nouvelle charte sportive,
le développement et l’encadrement des sports de masse,
la mise en place d’un cadre favorable à la pratique du sport d’élite,
la réalisation d’infrastructures pour tous les sports etc.
14°)- Les questions liées à l’éthique, aux comportements et aux valeurs
Quelle éthique de gestion pour quel type de développement ?
famille, foi religieuse et valeurs culturelles africaines,
la perte générale des valeurs : causes et réponses,
la crise éthique : problème local ou global ?etc.
ORGANISATIONS PARTIES PRENANTES
AUX ASSISES NATIONALES
A- Les syndicats
1. Syndicat des Corps Emergents de l’Enseignement du Sénégal (SCEMES)
2. Syndicat des Agents des Impôts et Domaines (SAID)
3. Syndicat des Professionnels de l’Information et de la Communication Sociale (SYNPICS)
4. Confédération Nationale des Travailleurs du Sénégal (CNTS)
5. Syndicat Autonome des Enseignants du Sénégal (SAES)
6. Confédération des Syndicats Autonomes (CSA)
7. Syndicat des Agents de Gardiennage (SAGAS)
8. Union Démocratique des Enseignants (UDEN)
9. Organisation des Instituteurs du Sénégal (OIS)
10. Union National des Syndicats Autonomes du Sénégal (UNSAS)
11. Syndicat Autonome des Travailleurs des Universités (SATUC)
B- Les organisations professionnelles
1. Conseil National de Concertation des Ruraux (CNCR)
2. Confédération Nationale des Employeurs du Sénégal (CNES)
3. Union Nationale des Commerçants et Industriels du Sénégal (UNACOIS) Jappo
4. Métiers de la Culture
5. Coalition Nationale Education Pour Tous (CNEPT)
6. Comité d’Initiative pour une Mobilisation Alternative Citoyenne
7. Association des Marins du Sénégal
8. Association pour le Canal de Lambaye
9. Collectif des Assistants et Aides Sociaux (CAAS)
10. Gorée Institute
11. Institut PANOS
12. PROMECABIL
C- Les organisations de défense des Droits de l’Homme
1. Comité de Veille et d’Alerte pour le respect de la Démocratie Inclusive
2. Coalition de Lutte Contre l’Emigration Clandestine des Jeunes (CLCECJ)
3. Centre Africain pour l’Education aux Droits Humains (CAEDHU)
4. Association Sénégalaise des Nations Unies (ASNU)
5. Observatoire Nationale de Défense des Droits de l’Homme (ONDH)
6. Rencontre Africaine de Défense des Droits de l’Homme (RADDHO)
7. Mouvement Citoyen
8. Pacte républicain
9. Forum Civil
10. Union Nationale des Consommateurs du Sénégal (UNCS)
11. ENDA Dialogue Politique
12. Association Sénégalaise de Lutte contre l’Immigration Illégale
13. Safefod
D- Les Organisations Non Gouvernementales
1. Consortium des ONG d’Appui au Développement (CONGAD)
2. Aid Transparency
E- Les organisations de femmes
1. Fédération des Associations Féminines du Sénégal (FAFS)
2. Réseau Siggil Jiggéen
F- Les organisations de la diaspora
1. Groupement des Associations Sénégalaises du Monde (GASSEM)
2. Forum Respublica
3. Takkul Askan wi Democracy First – Etats Unis
4. African New Vision – Etats-Unis
5. Ligue des Masses – Mouvement pour sauver le Sénégal
G- Les organisations confessionnelles
1. Présence Chrétienne
2. Chefs religieux
3. Jammaatou Ibadou Rahmane
4. Action de solidarité Islamique
H- Les partis politiques
1. Ligue Démocratique Mouvement Pour le Travail (LD MPT)
2. Front Social Démocrate/Benoo Jubël (FSDBJ)
3. Mouvement pour l’Alternance Générationnelle (MAG) Naxx Jarinu
4. Mouvement des Radicaux de Gauche (MRG)
5. Rassemblement des Travailleurs Africains/Sénégal
6. Parti Socialiste (PS)
7. Mouvement pour le Socialisme et l’Unité (MSU)
8. Mouvement Tekki
9. Alliance des Forces du Progrès (AFP)
10. RND Rassemblement National Démocratique
11. Union pour le Développement du Sénégal UDS Innovation
12. Bloc Populaire Sénégalais (BPS)
13. Parti du Travail PT
14. Front Démocratique et Populaire
15. Parti de l’Indépendance et du Travail (PIT)
16. Mouvement pour la Réforme et le Développement Social (MRDS)
17. Alliance Jef jel
18. Parti Populaire du Sénégal (PPS)
19. Union des Forces Nouvelles (UFN)
20. Mouvement pour le socialisme autogestionnaire (MSA)
21. Observatoire Républicaine pour la Démocratie et la Citoyenneté (ORDC)
22. Front des Ecologistes du Sénégal (FEDES)
23. UPAS
24. PSP
25. Union Citoyenne Bunti bi
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